Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome40.djvu/178

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beaucoup de remerciements à faire, et quelques objections à proposer ; mais j’apprends dans ce moment des nouvelles de mes vaches et de mes semailles, qui sont bien autrement importantes que les amours de Tancrède et d’Aménaïde. Les sangsues du pays de Gex veulent encore me faire payer un centième denier, parce que j’ai prêté mille écus à un pauvre diable pour le tirer de prison. Je vais faire un beau Mémoire[1] pour M. de Chauvelin l’intendant, qui me fera encore plus d’objections que monsieur son frère.

Le résultat de tout ceci, c’est que monsieur l’ambassadeur ne peut pas se dispenser de venir voir la pièce aux Délices. Je la fais copier actuellement, et je l’enverrai bientôt au chœur des anges, de qui je baise les ailes avec toute humilité, pénétré de reconnaissance pour eux tous, et au désespoir d’être heureux loin d’eux. Mais tout le monde me dit que je fais très-bien de rester dans mon royaume de Catai, et que je suis plus sage que Socrate ; je le crois bien.

N. B. que le troisième est tout en action ; le quatrième, en sentiment ; le cinquième, sentiment et action. Vous verrez !

Vous ne verrez jamais un cœur plus fidèle que le mien au culte d’hyperdulie. Mes anges sont mes divinités.


3923. — À M. DE CHAUVELIN[2],
intendant des finances.
À Tournay, 7 septembre.

Non plainte.
Non requête.
Non procès ;
Mais très-humble consultation.
Toujours centième denier.
Un peu d’attention, s’il vous plaît, monsieur.


Par contrat fait et passé le 20 auguste, V… a bien voulu donner 3,115 livres comptant pour tirer son vassal Bétems de prison, et ledit Bétems abandonner son rural au pays de Gex jusqu’à ce que V… soit remboursé sur les fruits de ce rural, et le tout sans intérêt, ainsi qu’il est spécifié au contrat.

  1. Voyez la lettre suivante.
  2. Voyez tome XXXIII, page 206.