son billet comme un mandement d’évêque, et comme l’Écclésiaste[1].
juges malheureux qui, dans vos sottes mains[2],
Tenez si pesamment la plume et la balance,
Combien vos jugements sont aveugles et vains !
Mon cher ange, on dit que la dernière pièce[3] du traducteur de Pope est sifflée ; dites-moi si elle réussit à la longue. Dites-moi s’il est vrai que le duc de Broglie est le Germanicus qui ranimera les pauvres légions de Varus. Quoi ! les Anglais auraient pris Surate ! ah ! ils prendront Pondichéry, et Dupleix en rira, et j’en pleurerai, car j’y perdrai la moitié de mon bien, et mon beau château nel gusto grande ne sera pas achevé ; et, après avoir fait l’insolent pendant deux ans, je demanderai l’aumône à la porte de mon palais. Faites la paix, je vous en prie, mon cher ange.
N’oubliez pas de demander à M. le duc de Choiseul s’il est content de la Marmotte[4].
Mme Denis joue bien. Nous avons un Tancrède admirable. Je crois jouer parfaitement le bon homme ; je me trompe peut-être, mais je vous aime passionnément, et en cela je ne me trompe pas ; autant en fait la nièce.
Je supplie mes anges de m’écrire par Genève, et non à Genève ; cet à Genève a l’air d’un réfugié.
J’ai renouvelé certaine négociation[6] entamée par vous il y a deux ans. On a écrit de part et d’autre : j’ai fait passer les lettres. Tout est inutile jusqu’à présent ; mais peut-être cet arbre portera fruit en son temps.
- ↑ Le Précis de l’Écclésiaste et du Cantique des cantiques (voyez tome IX) avait été brûlé le 7 septembre ; la condamnation est du 3.
- ↑ Parodie de vers de Tancrède, acte IV, scène vi.
- ↑ Trois édits pour lesquels Louis XV avait tenu un lit de justice à Versailles le 20 septembre 1759, et qui cependant n’eurent pas d’exécution, étaient l’ouvrage de Silhouette. Ils furent remplacés par d’autres.
- ↑ Voyez la signature de la lettre 3964.
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.
- ↑ Avec Frédéric.