Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome40.djvu/45

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qu’il a en son ancien est déjà un bon pronostic : Honora medicum. Le résident ne croit point la nouvelle des jésuites ; on ne lui en mande rien de Versailles : ainsi elle est très-suspecte. C’est apparemment quelque janséniste qui aura inventé ces horreurs, dont tout jésuite a toujours été incapable, comme on sait.


3776. — À M. LE DOCTEUR TRONCHIN[1].

Comment se porte mon cher malade ?

Je le supplie de faire tenir ma lettre à M. Saladin. J’ai en main le libelle saisi à Lausanne. Les scolarques l’ont arrêté chez le libraire à Genève. Le professeur Vernet y est déclaré l’auteur de pièces scandaleuses contre moi. Il est de son intérêt et de celui de la paix de prévenir une querelle funeste ; la paix est préférable à tout, M. Saladin doit savoir que j’ai en main les lettres de Vernet qui peuvent le confondre, et Vernet doit savoir qu’étant mon vassal il est exposé à être mortifié tous les jours. La paix, encore une fois ! C’est une œuvre digne du médecin des corps et des âmes, en un mot, de mon cher Tronchin,


3777. — À M. LE DOCTEUR TRONCHIN[2].

Cette déclaration que je propose à Vernet de signer me paraît bien honnête, mon cher grand homme. Je lui offre une éponge pour le débarbouiller, et un croc pour le tirer de la boue. J’envoie copie à M. Saladin ; si vous m’approuvez, agissez. Quelle nouvelle des jésuites portugais ? Tuus V.


déclaration.

Nous désapprouvons tous ici, et moi particulièrement, la brochure anonyme intitulée Guerre littéraire, dont les exemplaires ont été saisis par messieurs les scolarques, dès qu’ils sont arrivés. Je suis surtout très-fâché de voir mon nom mêlé dans cette brochure en plusieurs endroits. Je déclare qu’il est faux que j’aie jamais eu le moindre démêlé avec M. de Voltaire, mon voisin, pour qui j’ai les plus grands égards, et dont je n’ai jamais reçu que des politesses.

  1. Editeurs, de Cayrol et François.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.