Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/153

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était alors. Je crois que les réponses de l’empereur Pierre le Grand seraient encore beaucoup plus curieuses. C’est sur de pareilles pièces qu’il est agréable d’écrire l’histoire, mais n’ayant presque rien depuis la bataille et la paix du Pruth, il faut que je reste les bras croisés. Quand il plaira à Votre Excellence de me mettre la plume à la main, je suis tout prêt.

Je finis par vous assurer de tous les vœux que je fais pour votre bonheur particulier, et pour la postérité de vos armes[1].


4411. — À M. DE CHENEVIÈRES[2].
Aux Délices, 11 janvier.

La paresseuse Mme Denis et son paresseux d’oncle écrivent bien rarement ; mais ils sentent très-vivement, et sont très-attachés à monsieur et madame de Chenevières. Si je ne bâtissais pas deux maisons, je vous écrirais aussi des vers. Je ne bâtis pas comme Ampbion, au son de la lyre !

Est-il vrai que Mme de Pompadour a été malade sérieusement, et qu’on l’a saignée plusieurs fois ? Je dois m’intéresser à sa santé, je lui ai obligation ; et quoique je vive au milieu des glaces des Alpes et du mont Jura, je n’ai le cœur ni froid ni endurci.


4412. — À M. DAMILAVILLE.
11 janvier.

Je vous envoie toujours, monsieur, mes lettres ouvertes : tout doit être commun entre amis. Celle que je prends la liberté de vous envoyer pour M. Bagieu est pourtant cachetée ; mais c’est qu’il s’agit de vér… Ce n’est pas pour moi, Dieu merci ; ce n’est pas non plus pour ma nièce, ce n’est pas pour Mlle Corneille, que je tiens plus pucelle que la pucelle d’Orléans, et qui est beaucoup plus aimable ; c’est pour un officier de mes parents dont je prends soin, et que j’ai laissé aux Délices, injustement soupçonné et mourant.

Pardonnez donc la liberté que je prends, et continuez-moi vos bontés.

  1. Dans quelques éditions, on trouve ici la requête à M. le lieutenant criminel du pays de Gex et l’Addition, qui sont tome XXIV, pages 161 à 164.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.