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4686. — À M.  JACOB VERNES[1].

Mon cher confrère en poésie, la tragédie n’est pas finie. Pierre le Grand, mes foins et mes charrues, retardent un peu cette besogne.

Il y a longtemps que MM. les Joualliers qui m’ont fait parvenir du vin muscat doivent être remboursés. Ce n’est pas assez de faire des tragédies, il faut payer ses dettes.

[2]On me mande qu’on a enfin brûlé trois jésuites à Lisbonne. Ce sont là des nouvelles bien consolantes, mais c’est un janséniste qui les mande. V.


4687. — À M.  L’ABBÉ PERNETTI.
À Ferney, 21 septembre.

Vous devriez, mon cher abbé, venir avec le sculpteur, et bénir mon église. Je serais charmé de servir votre messe, quoique je ne puisse plus dire : Qui lætificat juventutem meam""[3].

Je doute qu’il y ait un programme pour l’édition de Corneille. Cet étalage est peut-être inutile, puisqu’on ne reçoit point d’argent, et qu’on ne fait point de conditions. Les frères Cramer donneront pour deux louis d’or douze, treize, ou quatorze volumes in-8° avec des estampes. Ceux qui voudront retenir des exemplaires, et avoir pour deux louis un ouvrage qui devrait en coûter quatre, n’ont qu’à retenir chez les Cramer les exemplaires qu’ils voudront avoir, ou chez les libraires correspondants des Cramer, ou s’adresser à mes amis, qui m’enverront leurs noms ; et tout sera dit. Tout n’est pas dit pour vous, mon cher confrère, car j’ai toujours à vous répéter que je vous aime de tout mon cœur.


4688. — À MADEMOISELLE CLAIRON.
Ferney, 21 septembre[4].

J’ai l’honneur d’envoyer à Mlle  Clairon un petit avant-goût du commentaire que je fais sur les pièces du grand Corneille. La note

  1. Éditeur, H. Beaune.
  2. Ce dernier paragraphe est imprimé dans l’édition de Kehl et dans celle de Beuchot, à la suite d’une lettre adressée à M. Vernes et datée du 1er octobre 1761. (Note du premier éditeur.)
  3. Psaume xlii, verset 4.
  4. C’est à tort que les éditeurs de cette lettre, MM. de Cayrol et François, l’ont classé à l’année 1763 ; elle est de 1761. (G. A.)