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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/371

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ANNÉE 1769.

temps en temps on le fasse souvenir qu’il me doit quelque amitié.

Comment êtes-vous avec votre Peste[1] ? Ne prenez-vous pas quelques mesures pour vous en dépêtrer, pour vous mettre entièrement entre les mains de l’abbé Bigot ? Rien ne presse sur aucun de ces articles.

Ne vous donnez la peine de me répondre que quand vous n’aurez rien à faire du tout. Il n’est pas juste que mes plaisirs vous gênent. Vous devez être très-occupé : vos devoirs demandent un homme tout entier.

Conservez-moi une place dans votre cœur, et soyez bien sûr que le mien est à vous pour le temps que j’ai encore à vivre.

J’oubliais de vous parler des Tenans et de M. d’Ermide[2]. Ils doivent être de vos amis, car ils ont beaucoup d’esprit et le cœur noble[3].

7577. — À M. LE COMTE DE WARGEMONT[4].
1er juillet.

L’ermite de Ferney réitère ses remerciements et ses compliments au digne Romain, tribun de la légion de Soubise. Il conseille au vainqueur de donner la préférence aux dames françaises sur les dames turques. Il sera mieux reçu, après avoir soumis la Corse, qu’après avoir subi un bacha dans les déserts d’Okzacow. Plus tôt il reviendra, plus tôt il jouira.

Le vieil ermite offre ses prières à Dieu pour les succès en amour et en guerre du très-digne tribun d’une légion romaine.

7578. — À M. L’ABBÉ ROUBAUD[5].
Ferney, ce 1er juillet.

Votre livre, monsieur, me paraît éloquent, profond et utile. Je suis bien persuadé avec vous que le pays où le commerce est

  1. Le duc de Villeroi, capitaine des gardes.
  2. Le prince de Beauvau.
  3. Dans quelques éditions on trouve ici la deuxième des Lettres à l’abbé Faucher, que nous avons placée dans les Mélanges ; voyez tome XXVII, page 434.
  4. Éditeurs, de Cayrol et François.
  5. Pierre-Joseph-André Roubaud, né à Avignon en juin 1730, mort à Paris en novembre 1792, venait de publier des Représentations aux magistrats, contenant l’exposition raisonnée des faits relatifs à la liberté du commerce des grains, et les résultats respectifs des règlements et de la liberté, 1769, in-8° de plus de cinq