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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/584

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CORRESPONDANCE.
7799. — À M. HENNIN.
24 février,

J’ai encore écrit aujourd’hui, monsieur, à Mme la duchesse de Choiseul ; mais un mot de votre main à monsieur le duc fera plus que toutes mes lettres. J’ai actuellement plusieurs familles à Ferney.

Je ne sais pas trop ce que je ferai du chartreux que vous m’envoyez. Mais, en qualité de capucin, il faut bien que je l’héberge pendant quelque temps, et j’aurai pour lui tous les égards que je dois à un homme recommandé par vous.

Il court une lettre charmante de l’empereur. La voici ; elle pourra entrer dans vos recueils, quand vous l’aurez fait copier : ayez la bonté de me la renvoyer.

Mme Denis vous fait ses compliments. Recevez les bénédictions du frère François, capucin indigne.

P. S. Je rengaine la lettre de l’empereur, car je la trouve dans la Gazette.

7800. — À M. ROBERTSON[1].
26 février.

Il y a quatre jours que j’ai reçu le beau présent dont vous m’avez honoré : je le lis malgré les fluxions horribles qui me font craindre de perdre entièrement les yeux. Il me fait oublier tous mes maux. C’est à vous et à M. Hume qu’il appartient d’écrire l’histoire. Vous êtes éloquent, savant, et impartial : je me joins à l’Europe pour vous estimer.

Voltaire.
7801. — À M. HENNIN.
26 février.

Vous savez, monsieur, qu’hier cinquante émigrants ont écrit à M. le duc de Choiseul qu’ils n’étaient persécutés que pour avoir fait, il y a plus d’un an, leur soumission d’aller habiter Versoy à ses ordres. Rien n’est plus vrai, et nous en avons tous ici des preuves indubitables.

Vous savez que tous les jours, pour les empêcher de s’établir en France, on leur disait que M. le duc de Choiseul était dé-

  1. Voyez lettre 7792.