408 ORESTE.
Sur ton malheureux sort il pourra s’attendrir.
or. K s TE.
Il gémit : tout mortel est donc né pour souffrir !
SCÈNE II.
ORESTE, PYLADE, PA.MMÈNE.
PYLADE.
qui que vous soyez, tournez vers nous la vue ! La terre où je vous parle est pour nous inconnue ; Vous voyez deux amis et deux infortunés, À la fureur des flots longtemps abandonnés. Ce lieu nous doit-il être ou funeste ou propice ?
PAMMÈNE.
Je sers ici les dieux, j’implore leur justice ; J’exerce en leur présence, en ma simplicité, Les respectables droits de Thospitalité. Daignez, sous l’humble toit qu’habite ma vieillesse, Mépriser des grands rois la superbe richesse : Venez ; les malheureux me sont toujours sacrés.
ORESTE.
Sage et juste habitant de ces bords ignorés.
Que des dieux par nos mains la puissance immortelle
De votre piété récompense le zèle !
Quel asile est le vôtre, et quelles sont vos lois ?
Quel souverain commande aux lieux où je vous vois ?
PAMMÈNE,
Égisthe règne ici ; je suis sous sa puissance.
ORESTE.
Égisthe ? ciel ! ô crime ! ô terreur ! ù vengeance !
PYLADE.
Dans ce péril nouveau gardez de vous trahir.
ORESTE.
Égisthe ? justes dieux ! celui qui fit périr…
PAMMÈNE.
Lui-même.
ORESTE.
Et Clytemnestre après ce coup funeste…
PAMMÈNE.
Elle règne avec lui : l’univers sait le reste.