Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VARIANTES D’ORESTE. 161

OIIESTE, à Pyladc.

Quelle est cette princesse et cette esclave en pleurs ?

I PUISE, à Electre. D’une erreur trop flatteuse, ô suite trop cruelle !

KLECTRE.

Oreste, cher Oreste ! en vain je vous rappelle, En vain pour vous revoir j’ai prolongé mes jours.

on ESTE.

Quels accents ! Elle appelle Orestc à son secours.

IPHISE, à Electre. Voilà ces étrangers.

ELECTRE, à Iphise.

Que ses traits m’ont frappée ! Hélas ! ainsi que vous j’aurais été trompée.

(À Oreste). Eh ! qui donc ètes-vous, étrangers malheureux ; Et qu’osez-vous chercher sur ce rivage affreux ?

PYLADE.

Nous attendons ici les ordres, la présence Du roi qui tient Arjos sous son obéissance.

ELECTRE.

Qui ? du roi ? quoi ! des Grecs osent donner ce nom Au tyran qui versa le sang d’Agamemuon !

ORESTE.

Cher Pylado, à ces mots, aux douleurs qui la pressent, Aux pleurs qu’elle répand tous mes troubles renaissent. Ah ! c’est Electre.

ELECTRE.

Hélas ! vous voyez qui je suis : On reconnaît Electre à ses affreux ennuis.

IPHISE.

Du vainqueur d’ilion voilà le triste reste.

Ses deux filles, les sœurs du malheureux Oreste.

ORESTE.

Ciel ! soutiens mon courage.

ELECTRE.

Eh ! que demandez-vous Au tyran dont le bras s’est déployé sur nous ?

PYLADE.

Je lui viens annoncer un destin trop propice.

ORESTE.

Que ne puis-jc du votre adoucir l’injustice !

Je vous plains toutes deux : je déteste un devoir

Qui me force à combler votre long désespoir.

IPHISE.

Serait-il donc pour nous encor quelque infortune ?

ELECTRE.

Parlez, déUvrez-nous d’une vie importune.

PYLADE.

Oreste…

ELECTRE.

Eh bien ! Orestc ?…

ORESTE.

OÙ suis-je ? V. — Théâtre. IV. Il