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i82 VARIANTES DE ROME SAUVÉE.

Page 230, vers 1 :

Ont osé de Sylla montrer ranil)ition. Mallius, un soldat qui n’a que du courage, Un aveugle instrument de leur secrète ra^e, Descend comme un ton-ent du haut des Apennins ; Jusqu’aux remparts de Rome il s’ouvre les chemins. Le péril est partout ; l’erreur, la défiance, M’accusaient avec eux de trop d’intelligence. Je voyais à regret vos injustes soupçons Dans vos cœurs prévenus tenir lieu de raisons. Mais si vous m’avez fait cette injure cruelle. Le danger vous excuse, et surtout votre zèle. Vous le savez, César ; vous le savez, sénat, Plus on est soupçonné, plus on doit à l’État, Cicéron plaint les maux dont Rome est affligée : — Il vous parlait pour elle, et moi, je l’ai vengée. Par un coup effrayant je lui prouve aujourd’hui Que Rome et le sénat me sont plus chers qu’à lui. Sachez que Nonnius était l’âme invisible. L’esprit qui gouvernait ce grand corps si terrible, Ce corps de conjurés, qui des monts Apennins S’étend jusqu’où finit le pouvoir dos Romains. ]1 venait consommer ce qu’on ose entreprendre, Allumer les flambeaux qui mettaient Rome en cendre, Égorger les consuls à vos yeux éperdus : Caton était proscrit, et Rome n’était plus. Les moments étaient chers, et les périls extrêmes. Je l’ai su, j’ai sauvé l’État, Rome, et vous-mêmes. Ainsi par Scipion fut immolé Gracchus ; Ainsi par un soldat fut puni Spurius ; Ainsi ce fier Caton qui m’écoute et me brave, Caton, né sous Sylla, Caton, né son esclave. Demandait une épéc, et de ses faibles mains Voulait sur un tyran venger tous les Romains.

Page 253, vers 28 :

Mon père par ma voix vous demande vengeance : Son sang est répandu, j’ignore par quels coups ; Il est mort, il expii-e, et peut-être pour vous. C’est dans votre palais, c’est dans ce sanctuaire, Sous votre tribunal, et sous votre œil sévère. Que cent coups de poignard ont épuisé son flanc.

(En voulant se jeter aux piods de Cicéron, qui la relève.) Mes pleurs mouillent vos pieds arrosés de son sang. Secourez-moi, vengez ce sang qui fume encore Sur l’infâme assassin que ma douleur ignore.

CICÉUON, en montrant Catilina. Le voici…

AURÉLIE.

Dieux !…

C I C K 11 \.

C’est lui, lui qui l’assassina… Qui s’en ose vanter !

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