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ACTE PREMIER.
Scène I.
IDAMÉ, ASSÉLI.
idamé
Se peut-il qu’en ce temps de désolation,
En ce jour de carnage et de destruction,
Quand ce palais sanglant, ouvert à des tartares,
Tombe avec l’univers sous ces peuples barbares,
Dans cet amas affreux de publiques horreurs,
Il soit encor pour moi de nouvelles douleurs ?
asséli
Eh ! Qui n’éprouve, hélas ! Dans la perte commune,
Les tristes sentiments de sa propre infortune ?
Qui de nous vers le ciel n’élève pas ses cris
Pour les jours d’un époux, ou d’un père, ou d’un fils ?
Dans cette vaste enceinte, au tartare inconnue,
Où le roi dérobait à la publique vue
Ce peuple désarmé de paisibles mortels,
Interprètes des lois, ministres des autels,
Vieillards, femmes, enfants, troupeau faible et timide,
Dont n’a point approché cette guerre homicide,