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AVERTISSEMENT

DE BEUCHOT.



S’il fallait s’en rapporter à la date que porte une édition de Saül, cette espèce de tragédie serait de 1758[1] ; mais il est arrivé fréquemment à Voltaire d’antidater ses écrits ; et ce n’est pas une des moindres difficultés pour un éditeur de rétablir les dates.

Saül circulait en manuscrit dès janvier 1763, et fut imprimé la même année. D’Hemery, inspecteur de police, dont j’ai déjà eu occasion de parler, en saisit, au mois d’auguste, chez divers pauvres diables, une centaine d’exemplaires d’une édition qu’il croyait faite à Liége. Voltaire envoya à Damilaville, pour être insérée dans les papiers publics, une petite note que je n’ai vue imprimée dans aucun journal[2], et qu’il me paraît superflu de répéter ici.

Ce désaveu n’empêcha pas les frères Cramer d’admettre Saül dans la cinquième partie des Nouveaux Mélanges philosophiques, publiée en 1768. Saül avait déjà été réimprimé plusieurs fois dans l’Évangile de la raison, 1765, in-8o, 1768[3], in-24, et mis à l’Index par la sacrée congrégation de Rome le 8 juillet 1765.

Pour l’édition encadrée, ou de 1775, des Œuvres de Voltaire, on imprima avec une pagination particulière : Supplément au tome IX et dernier du théâtre ; Saül, drame traduit de l’anglais de M. Hut ; avec cet Avis au verso du titre :

Quoique cette traduction ait été attribuée à M. de ***, nous savons qu’elle n’est pas de lui : cependant, pour répondre à l’empressement du public, nous croyons devoir l’insérer ici comme elle l’a été dans un si grand nombre d’éditions de ce même recueil.

Cet Avis, conservé dans l’édition in-4o (tome XXVI, daté de 1777), a été, dans les éditions de Kehl, remplacé par un autre[4].

  1. L’édition qui a ce millésime est in-8o, sans nom de ville ni d’imprimeur.
  2. Elle est rapportée dans la lettre à d’Argental, du 14 auguste 1763.
  3. Il n’y est pas intitulé Saül, mais seulement Drame traduit de l’anglais de M. Hut.
  4. C’est celui qu’on lit à la suite de cet Avertissement.