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2-28 LE TRIUMVIRAT.

Ils devaient mille fois p(^rir dans le sénat ;

Ils vivent cependant, ils partagent l’État ;

Et dans Rome avec vous je les verrai peut-être.

iMes fourriers sur vos pas à l’instant vont paraître.

Nous vous suivrons de près ; il en est temps, marchons.

POMPÉE.

Je t’invo(iue, Briitus ! je t’imite ; frappons !

(Il sort avec Aufide.)

SCÈNE IV.

FULVIE, JULIE, ALBINE.

JULIE.

Il m’échappe, il me fuit ; ô ciel ! m’a-t-il trompée ? Autel ! fatal autel ! mânes du grand Pompée ! Votre fils devant vous m’a-t-il fait prosterner Pour trahir mes douleurs, et pour m’abandonner ?

FULVIE.

S’il arrive un malheur, armez-vous de courage : Il faut s’attendre à tout,

JULIE.

Quel horrible langage ! S’il arrive un malheur ! Est-il donc arrivé ?

FULVIE.

Non, mais ayez un cœur plus grand, plus élevé.

JULIE.

Il l’est ; mais il gémit : vous haïssez, et j’aime.

Je crains tout pour Pompée, et non pas pour moi-même.

Que fait-il ?

FULVIE.

Il VOUS sert… Les flambeaux dans ces lieux De leur faible clarté ne frappent plus mes yeux K Sommeil ! sommeil de mort, favorise ma rage !

JULIE.

Où courez-vous ?

FULVIE.

Restez ; j’ai pitié de votre âge, De vos tristes amours, et de tant de douleurs. Géniissez, s’il le faut ; laissez-moi mes fureurs !

i. Les flambeaux qui éclairent les tentes s’éteignent. (Note de Voltaire.^