Je voudrais bien te donner cette fille ;
Mais je ne puis établir ma famille
Sans monseigneur ; je vis de ses bontés.
Je lui dois tout ; j’attends ses volontés :
Sans son aveu nous ne pouvons rien faire.
Ah ! croyez-vous qu’il le donne, mon père ?
Eh bien ! fripon, tu crois que tu l’auras ?
Moi, je te dis que tu ne l’auras pas.
Scène V.
Ma belle-mère, arrivez, venez vite.
Vous n’êtes plus la maîtresse au logis.
Chacun rebèque ; et je vous avertis
Que si la chose en cet état demeure,
Si je ne suis marié tout à l’heure,
Je ne le serai point ; tout est fini,
Tout est rompu.
Qui contredit, s’il vous plaît, quand j’ordonne ?
Serait-ce vous, mon mari ? vous ?
Nous n’avons garde ; et Mathurin veut bien
Prendre ma fille à peu près avec rien :
J’en suis content, et je dois me promettre
Que monseigneur daignera le permettre.
Allez, allez, épargnez-vous ce soin ;
C’est de moi seule ici qu’on a besoin ;
Et quand la chose une fois sera faite,
Il faudra bien, ma foi, qu’il la permette.