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ACTE DEUXIÈME.

SCÈNE T.

OBÉIDE, SULMA.

SLLMA,

Vous y résolvez-vous ?

OEKIDE^,

Oui, j’aurai le courage D’ensevelir mes jours en ce désert sauvage ; On ne me verra point, lasse d’un long effort, Dim père inébranlable attendre ici la mort Pour aller dans les murs de l’ingrate Ecbatane Essayer d’adoucir la loi qui le condamne, Pour aller recueillir des débris dispersés Que tant d’avides mains ont en foule amassés. Quand sa fuite en ces lieux fut par lui méditée, Ma jeunesse peut-être en fut épouvantée ; Mais j’eus honte bientôt de ce secret retour Qui rappelait mon cœur à mon premier séjour. J’ai sans doute à ce cœur fait trop de violence Pour démentir jamais tant de persévérance. Je me suis fait enfin, dans ces grossiers climats. Un esprit et des mœurs cpie je n’espérais pas. Ce n’est plus Obéide à la cour adorée, D’esclaves couronnés à toute heure entourée ; Tous ces grands de la Perse, à ma porte rami)ants. Ne viennent plus flatter l’orgueil de mes beaux ans. D’un peuple industrieux les talents mercenaires De mon goût dédaigneux ne sont plus tributaires : J’ai pris un nouvel être ; et, s’il m’en a coûté

1. Voilà maintenant M""’ Denis. (G. A.)