Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/361

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ACTE I, SCÈNE III. ; j.3’l

(juil me laisse Babet ; parbleu, chacun le sien,

BABET.

Tu m’aimes donc vraiment ?

GUILLOT.

Oui, de tout mon courage ; Je t’aime tant, vois-tii, (|ue (|iiand sur mon passage Je vois passer Chariot, ce garçon si bien fait, Quand je vois ce Chariot regardé par Babet, Je rendrais, si j’osais, à son joli visage Les deux pesants soufflets que j’ai reçus en gage. MADAME AUBONNE.

Des soufflets à mon fils !

GUILLOT.

Eh !… j’entends si j’osais… Mais Chariot m’en impose, et je n’ose jamais.

l’intendant, se levant.

Jamais je ne pourrai suffire à la dépense.

Ah ! tous les grands seigneurs se ruinent en France ;

Il faut couper des bois, emprunter chèrement.

Et l’on s’en prend toujours à monsieur l’intendant…

Çà, je vous disais donc qu’auprès d’une abbaye

Une vieille baronne et sa fille jolie,

Apercevant le roi qui venait tout courant…

Le duc de Bellegarde était son confident :

C’est un brave seigneur, et que partout on vante :

Madame la comtesse est sa proche parente :

De notre belle fête il sera l’ornement.

SCÈNE HT.

LES PRÉCÉDENTS, LE MARQUIS.

(Tous se lèvent.)

LE MARQUIS.

Mon vieux faiseur de conte, il me faut de l’argent. Bonjour, belle Babet ; bonjour, ma vieille bonne…

(À Guillot.)

Ah ! te voilà, maraud ; si jamais ta personne S’approche de Babet, et surtout moi présent, Pour te mieux corriger je t’assomme à l’instant.