Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/441

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LISETTE.

Bon ! ce monsieur Garant a la clef dans sa poche.

PICARD.

Diable ! il est donc déjà maître de la maison ;
Et ce grand mariage est donc fait tout de bon ?

LISETTE.

Ne te l’ai-je pas dit ? Madame, avec mystère,
A dit à son cocher : « Cocher, chez le notaire. »
Ils sont allés signer.

PICARD.

Oui, je comprends très bien
Que l’affaire est conclue, et je n’en savais rien.

LISETTE.

Un excellent souper qu’un grand traiteur apprête
Ce soir de ces beaux nœuds doit célébrer la fête ;
Les amis du logis y sont tous invités.

PICARD.

Tant mieux ; nous danserons : plaisir de tous côtés.
Mais que va devenir notre aîné de Gourville ?
Il était si posé, si sage, si tranquille,
Lui-même se servant, n’exigeant rien de nous ;
Fort dévot, cependant d’un naturel très doux.
Où donc est-il allé ?

LISETTE.

C’est chez notre voisine,
Comme lui très pieuse, et de Garant cousine ;
On m’a dit qu’il y dîne avec quelques docteurs.

PICARD.

Oh ! c’est un grand savant ; il lit tous les auteurs.


Scène II

Lisette, Picard, Gourville L’Aîné
LISETTE.

Le voici qui revient.

PICARD.

Pour la noce peut-être.

LISETTE.

Ah ! comme il a l’air triste !

PICARD.

Oui, je crois reconnaître