ARZAME
en se retirant.
Je meurs.
LE GRAND-PRÊTRE.
Frémissez, infidèles,
César vient, il sait tout, il punit les rebelles :
D’une secte proscrite indignes partisans,
De complots ténébreux coupables artisans,
Qui deviez devant moi, le front dans la poussière,
Abaisser en tremblant votre insolence altière,
Qui parlez de pitié, de justice, et de lois,
Quand le courroux des dieux parle ici par ma voix,
Qui méprisez mon rang, qui bravez ma puissance ;
Vous appelez la foudre, et c’est moi qui la lance !
Scène VI
Un tel excès d’audace annonce un grand pouvoir.
Ils nous perdront, sans doute ; ils n’ont qu’à le vouloir.
Plus leur orgueil s’accroît, plus ma fureur augmente.
Qu’elle est juste, mon frère, et qu’elle est impuissante !
Ils ont pour les défendre et pour nous accabler
César, qu’ils ont séduit, les dieux, qu’ils font parler.
Oui ; mais sauvons Arzame.
Écoutez : Apamée
Touche aux États persans, la ville est désarmée ;
Les soldats de ce fort ne sont point contre moi,
Et déjà quelques-uns m’ont engagé leur foi :
Courez à nos tyrans, flattez leur violence ;
Dites que votre frère, écoutant la prudence,
Mieux conseillé, plus juste, à son devoir rendu,
Abandonne un objet qu’il a trop défendu ;
Dites que par leurs mains je consens qu’elle meure,
Que je livre sa tête avant qu’il soit une heure :