Les traits que la nature imprima sur son front,
Tout me dit : c’est son frère.
Oui, je le suis.
Arrête,
Garde un profond silence, il y va de ta tête.
Je te l’apporte, frappe.
Enfants infortunés !
Dans quels lieux les destins les ont-ils amenés !
Toi, le frère d’Arzame !
Oui, ton regard sévère
Ne m’intimide pas.
Ce jeune téméraire
Me remplit à la fois d’horreur et de pitié ;
Il peut avec sa sœur être sacrifié.
Je viens ici pour l’être.
Ô rigueurs tyranniques !
Ce sont vos cruautés qui font les fanatiques…
Écoute, malheureux, je commande ce fort ;
Mais ces lieux sont remplis de ministres de mort :
Je te protégerai ; résous-toi de me suivre.
Puis-je la voir enfin ?
Tu peux la voir et vivre ;
Calme-toi.
Je ne puis… Ah ! seigneur, pardonnez
A mes sens éperdus, d’horreurs aliénés.
Quoi ! ces lieux, dites-vous, sont en votre puissance,
Et l’on y traîne ainsi la timide innocence !
Vos esclaves romains de leurs bras criminels
Ont arraché ma sœur aux foyers paternels !
De la mort, dites-vous, ma sœur est menacée ;
Vous la persécutez !