Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/583

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AVERTISSEMENT

Celte petite pièce fut faite pour M.(tj rétryy qui, à son retour d’Italie, avait passé six mois à Genève, d’oij il se rendait fréquemment à Ferney. M. de Voltaire et M’"*^ Denis, sur (juehiues essais de musique qu’il leur fit entendre, conçurent une si grande espérance de ses talents, qu’ils le pressèrent vivement d’aller les exercer à Paris ; et, pour l’y déterminer d’autant mieux, M. de Voltaire s’otfrit de travailler dans un genre nouveau, dont il n’osait cependant espérer, disait-il, d’atteindre la sublimité -. Il donna

1. Cet avertissement, qui est de feu Dec.roix, l’un des éditeurs d Kehl, a été donné dans Verrata qui est à la fin de ces éditions, mais n’existe pas dans tous les exemplaires. (B.)

2. Grétry, arrive à Genève au commencement del7(J7, écrivit à Voltaire pour lui demander un opéra à mettre en musique ; Voltaire accueillit très-bien le jeune compositeur, qui, peu après, f aitit pour Paris. Ce fut le 20 août 1709 qu’il fit représenter, sur le théâtre des Italiens, le Huron, dont il avait fait la musique ; Marmontel avait pris le sujet dans VIngénu. Grétry, d.ms ses Essais sur la musique, p. 165, dit que ce fut pendant la nouveauté du succès de son Huron qu’à son grand étonnement et à sa grande satisfaction il reçut de Ferney le Baron (.VOlrante. Il parle aussi des Deux Tonneaux, comme les ayant reçus vers le même temps.

Il ne peut donc y avoir aucun doute sur la date de la composition de ces deux pièces. Les comédiens italiens n’ayant pas reçu le poëme, il est à croire que Gré- try ne composa sur ce poëme aucune musique ; car il n’en parle pas dans la liste de ses ouvrages.

C’est dans son conte intitulé l’Éducation d’un prince que Voltaire avait pris le sujet du Baron d’Otrante.

Mercier de Compiègne (qui n’est pas l’auteur du Tableau de Paris) mit en vaudeville, vers 1793, l’opéra de Voltaire, et le fit imprimer dans un petit volume intitulé les Nuits de la Conciergerie, an III (1795), in-18. Tout en conservant le titre de la pièce, il a changé le nom du principal personnage, qu’il nomme le baron de la Bâtardière. Le travail de Mercier n’a paru sur aucun théâtre.

Les comédiens italiens donnèrent, en 1784, le Duc de Bénévent, dra.mc héroïque en trois actes, par M. Ileiiquil Lieutaud.

Le l’rince de Catane, opéra en trois actes, paroles de M. Castel, musique de M. Nicole Isouard, fut joué le 4 mars 1813 sur le théâtre de l’Opéra-Comique.

Ces deux pièces, dont le sujet est emprunté au Baron d’Oirante, sont imprimées.

C’est dans les éditions de Kehl que le Baron d’Otrante et les Deux Tonneaux ont paru pour la première fois. (B.)