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o86 LK BARON D’ORANTE.

Mars ot l’Amour à l’envi Tout lormé : Son l)ras est craint, son creiir est plus aimé. Des Amours la tendre mère Naquit dans le sein des eaux Pour orner notre corsaire De ses présents les plus lieaux.

(Elle parle.)

Votre mouchoir fait la plus chère envie De ces beautés de notre haronnie ; Mais nul objet n’a droit de s’en flatter : On peut vous plaire, et non vous mériter.

Abdalla fume sur un canapé : les dames passent en revue devant lui. Il l’ ; iit des mines à chacune, et donne enfin le mouchoir à Irène.)

ABDALLA.

Pigliate voi il fazzoletto, L’avete hen guadagnato : Clie tutte le altre faucille Men leggiadre, e meno belle, Aspettino per un’altra volta La mia sobrana volontà.

(Il fait asseoir Irène à côté de lui.)

Al mio canto Irena stia ; E tutte le altre via, via.

(Elles s’en vont toutes, en lui faisant la révérence.)

Bene, bene, sarà per un’altra volta. Un’altra volta.

SCÈNE III.

IRÈNE, ARDALLA.

ABDALLA.

Cara Irena, adesso,

Sedete appresso di me.

Amor roi punge e roi consume.

(11 la fait asseoir plus près.)

Più appresso, più appresso.

IRÈNE, à côté d’Abdalla, sur le canapé.

Seigneur, de vos bontés mon âme est pénétrée ;

Je n’ai jamais passé de plus belle soirée.

Quand je craignais les Turcs, si fiers dans les combats.