Elle est sans biens ! votre noble courage
La recueillit.
Le peu que j’ai.
Ayant si peu, de faire encor du bien.
Riches et grands, que le monde comtemple,
Imitez donc un si touchant exemple.
Nous contentons à grands frais nos désirs ;
Sachons goûter de plus nobles plaisirs.
Quoi ! pour aider l’amitié, la misère,
Dormène a pu s’ôter le nécessaire ;
Et vous n’osez donner le superflu !
Ô juste ciel ! qu’avez-vous résolu ?
Que faire enfin ?
Votre famille a fait plus d’un outrage
Au sang de Laure ; et ce sang généreux
Fut par vous seuls jusqu’ici malheureux.
Comment ? comment ?
Homme inflexible en son humeur sévère,
Opprima Laure, et fit par son crédit
Casser l’hymen ; et c’est lui qui ravit
À cette Acanthe, à cette infortunée,
Les nobles droits du sang dont elle est née.
Ah ! c’en est trop… mon cœur est ulcéré.
Oui, c’est un crime… il sera réparé,
Je vous le jure.
Je veux…
Elle en est digne.
Aller trop loin.
Madame, un mot ; conseillez-moi de grâce ;