Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/103

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VAUIA.NTKS DK SOTHCN [SIH-. 93

Allons, jo trouverai dans l’ompire infernal Les monceaux de Honiains qu’a frappés Annibal. Des viciimes sans nombre, et des Scipion mêmes : Trasim^ne est ciiargé de mes honneurs suprêmes. Viens m’arracher la vie, époux trop généreux, Kt tu me vengeras après si tu le peux.

M ASSI MSSE.

Que vais-je faire I Allons, Sophonisbe, demeure. Quoi ! Scipion vivrait, » ! t je veux qu’elle meure I Qu’elle meure I et par moi !

SOPHOMSBE,

Viens, marche sur mes pas ; Et si tu peux trembler, j "a florin irai ton bras.

Page 83, preinicM- v(>rs. — Dans les anciennes édilions, ce monologue commençait par les vers suivants :

l’erfide Scipion, détestable Lélie, Vos cruautés encore ont pris soin de ma vie ! Quel ami, quel poignard me pourra secourir ? Aurai-je donc perdu jusqu’au droit de mourir ? Le pins vil des humains dispose de son être. Et termine à son gré des jours dont il est maître ; Et moi, pour obtenir deux morts que je prétends, Il me faudrait descendre à prier mes tyrans ! Dieux des Carthaginois ! etc.

Page 85, vers tl. — Voici comment cette scène était terminée dans les anciennes éditions :

Et le vieux Fabius, et le censeur Caton, Se cacheront dans l’ombre en voyant Scipion. Quand le peuple est pour nous, la cabale expirante lîamasse en vain les traits de sa rage impuissante. Je sais que cet éclat ne vous peut éblouir : Vous êtes au-dessus, mais il en faut jouir.

Le censeur Caton pouvait faire une équivoque. Caton était non-seulement le censeur, mais l’ennemi de Scipion, qu’il suivit en Afrique comme questeur, et qu’il retourna bientôt accuser auprès du sénat. Mais, dans ce temps, Caton n’avait pas occupé la charge de censeur, charge qui ne se donnait qu’à des personnages consulaires, et (juil ne remplit que longtemps après.

Ibii(., vers 13. — A’oici comme la pièce était terminée dans les anciennes éditions :

La reine à son destin sait plier son courage.

Elle s’est fait d’abord une effroyable image

De suivre au Capitole un char victorieux.

De présenter ses fers aux genoux de vos difux,

À travers une foule orageuse et cruelle

Dont les veux menaçants seront fixés sur elle :