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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/135

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ACTE II r, SCKNE I. il’25

IVoù viont que devant moi la fille d’Eurystliée Sur vos pas en ces lieux ne s’est point présentée ? Vous deviez l’amener dans ce sacré parvis.

llII’PODAMIi :.

\os mystères divins, dans la Grèce établis, La retiennent encore au milieu des prêtresses, Qui de la paix des cœurs implorent les déesses. Le ciel est à nos vœux favorable aujourd’fini, Et vous serez sans doute apaisé comme lui.

ATHÉE.

lîendez-nous, s’il se peut, les immortels propices : Je ne dois point troubler vos secrets sacrifices.

HIPPODAMIE.

Ce froid et sombre accueil était inattendu. le pensais qu’à mes soins vous auriez répondu.

Aux ombres du bonheur imprudemment livrée,

Je vois trop que ma joie était prématurée.

Que j’ai dû peu compter sur le cœur de mon fils.

ATRÉE.

Atrée est mécontent ; mais il vous est soumis.

HIPPODAMIE.

Ah ! je voulais de vous, après tant de souffrance,

Un peu moins de respects et plus de complaisance.

J’attendais de mon fils une juste pitié.

Je ne vous parle point des droits de l’amitié,

Je sais que la nature en a peu sur votre âme.

ATUÉE.

Thyeste vous est cher ; il vous suffit, madame.

HIPPODAMIE.

Vous déchirez mon cœur après l’avoir percé. Il fut par mes enfants assez longtemps blessé… Je n’ai pu de vos mœurs adoucir la rudesse ; Vous avez en tout temps repoussé ma tendresse, Et je n’ai mis au jour que dos enfants ingrats. Allez, mon amitié ne se rebute pas. Je conçois vos chagrins, et je vous les pardonne. Je n’en bénis pas moins ce jour qui vous couronne ; Il n’a pas moins rempli mes désirs empressés. Connaissez votre mère, ingrat, et rougissez.

1. Racine a dit dans Britannicus, acte Ier, scène i" :

XJn peu moins de respect et plus de confiance.