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ACTK m, SCÈNE 111. 427

La loi seule a parlé, seule elle a mon suffrage.

A TUÉE.

On récompense en lui le crime qui m’outrage.

— — POLÉMOX.

’ On déteste son crime, on le doit condamner ; I Et vous, s’il se repent, vous devez pardonner.

Vous n’êtes point placé sur roi trône d’Asie,

Ce sirgejle rorgueil et de la jalousie,

Appuyé sur la crainte et sur la cruauté.

Et du sang le i)lus proche en tout temps cimenté.

^ers l’Euplirale un despote ignorant la justice,

Foulant son peuple aux pieds, suit en paix son caprice.

Ici nous commençons à mieux sentir nos droits. I L’Asie a ses tyrans, mais la Grèce a des rois.

Ilraignez qu’en s’éclairant Argos ne vous haïsse…

Petit-fils de Tantale, écoutez la justice…

AÏB ÉE.

Polémon, c’est assez, je conçois vos raisons ; Je n’avais pas besoin de ces nobles leçons ; Vous n’avez point perdu le grand talent d’instruire. Vos soins dans ma jeunesse ont daigné me conduire ; Je dois m’en souvenir, mais il est d’autres temps : Le ciel ouvre à mes pas des sentiers différents. Je vous ai dû beaucoup, je le sais ; mais peut-être Oubliez-vous trop tôt que je suis votre maître.

POLÉMON,

Puisse ce titre heureux longtemps vous demeurer ! Et puissent dans Argos vos vertus l’honorer !

SCÈNE m.

ATRÉE, IDAS.

ATRÉE.

C’est à toi seul, Idas, que ma douleur confie Les soupçons malheureux qui l’ont encore aigrie. Le poison qui nourrit ma haine et mon courroux, La foule des tourments que je leur cache à tous.

IDAS.

Qui peut vous alarmer ?