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ACTl’II, SCKNE Iir. 273

Home les consacra, rien ne peut les dissoudre : N’attirez point sur vous les éclats de sa foudre. Quoi ! l’air empoisonné que nous respirons tous A-t-il dans ce palais pénétré jusqu’à vous ? Pourriez-vous prélercr à ce nœud respectable La vanité trompeuse et l’orgueil méprisable De captiver un roi dont tant d’autres beautés Partageaient follement les infidélités ? Vous n’avilirez point le sang qui vous fit naître Jusqu’à leur disputer la conquête d’un traître, D’un monan|ue flétri [)ar d’indignes amours. Et qui, si l’on en croit de fidèles discours. Jaloux sans être tendre, a, dans sa frénésie. De sa femme au tombeau précipité la vie.

LÉONORE.

Quoi ! vous chercbez sans cesse à le calomnier !

TRANSTAMARE.

Et vous vous abaissez à le justifier ! Tremblez de partager le poids insupportable Dont la baine publique a chargé ce coupable. 11 faut me suivre ; il faut dans les bras du sénat…

LÉONORE,

Si vous entrepreniez cet horrible attentat, Si vous osiez jamais…

SCÈNE III.

LÉONORE, TRANSTAMARE, sur lo devant avec sa suite ; DON PÈDBE, dans le fond, avec la sienne ; MENDOSE.

DON PÈDRE, à Mendoso, dans l’enfoncement.

Tu vois ce téméraire. Qui jusqu’en ma maison vient braver ma colère ; Ce protégé de Charle. Il vient à ses vainqueurs Apporter des Français les insolentes mœurs… Aux yeux de la princesse il ose ici paraître 1 Sans frein, sans retenue, il marche, il parle en maître.

(À Transtamare.)

Comte, un tel entretien ne vous est point permis. Dans la foule des grands, à votre rang admis, Vous pourrez, dans les jours de pompe solennelle,

7. — Théâtre. VI. 18