Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/290

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280 nox IM-.nUK.

Traiistamarc les signe ; il commando, il est maître : On me traite en sujet !, ., je serais fait pour l’être, Pour servir enchaîné, si le même moment Qui voit (le tels aiïronts ne voit leur châtiment.

(À Moncado.)

Chef de ma garde ! à moi… Je connais ton audace. Serviras-tu ton roi, qu’on trahit, qu’on menace. Qu’on ose mépriser ?

MON C À DE.

Comme vous j’en rougis : Mon cœur est indigné. Commandez, j’ohéis.

DON PÈDRE.

Ne ménageons plus rien. Fais saisir Transtamare,

Et le perfide Almède, et l’insolent Alvare :

Tu seras soutenu. Mes valeureux soldats

Aux portes de Tolède avancent à grands pas.

Étonnons par ce coup ces graves téméraires

Qui détruisent l’Espagne et s’en disent les pères.

Leur siège est-il un temple ? et, grâce aux préjugés,

Est-ce le Capitole où les rois sont jugés ?

Nous verrons aujourd’hui leur audace ahaissée :

Va, d’autres intérêts occupent ma pensée.

Exécute mon ordre au milieu du sénat

Où le traître à présent règne avec tant d’éclat,

MONCADE.

Cette entreprise est juste aussi bien que hardie ; Et je vais l’accomplir au péril de ma vie. Mais craignez de vous perdre,

DON PÈDRE.

À ce point confondu, Si je ne risque tout, crois-moi, tout est perdu.

MENDOSE.

Arrêtez un moment… daignez songer encore Que vous hravez des lois qu’à Tolède on adore,

DON PÈDRE.

Moi ! je respecterais ces gothiques ramas De privilèges vains que je ne connais pas. Éternels aliments de trouhles, de scandales. Que l’on ose appeler nos lois fondamentales ; Ces tyrans féodaux, ces barons sourcilleux, Sous leurs rustiques toits indigents orgueilleux : Tous ces nobles nouveaux, ce sénat anarchique.