Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/322

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

312 L’HOTK ET L’HÔTESSE.

Je vois des étrangers dans ces heureux climats, Courir aux fftes de village. Partageons, surpassons leurs jeux ; C’est au peuple le plus heureux

A danser davantage. Le menuet est sur son déclin : Hélas ! nous avons vu la fin De la courante et de la sarabande ; Nous pouvons célébrer de plus nobles attraits : Aimons, adorons à jamais La divine Allemande.

(Tous les personnages ensemble)

Aimons, adorons à jamais La divine allemande.

GRAND BALLET.

(Après ce divertissement, on passe dans un bosquet illuminé. L’ordonnateur demande au guide des étrangers, ou à celui qui représente l’hôte, dans quel pays tous ces voj’ageuis comptent aller… Celui-ci répond :)

Monsieur, ces messieurs et ces dames, tant Chinois que Tartares, Lapons, Espagnols, ou Allemands, courent le monde depuis longtemps pour trouver le palais de la Félicité. Des gens malins leur ont prédit qu’ils courraient toute leur vie. C’est ici qu’habitent les génies des quatre éléments : Gnomes, Salamandres, Ondins, et Sylphes. Si le bonheur habite quelque part, on peut s’en informer à eux.

(Entrée des quatre espèces de Génies qui président aux éléments. Après la danse, DÉMO(îOK< ; oN, le souverain des Génies, chante :)

Vous cherchez le parfait bonheur ; C’est une parfaite chimère. Il est toujours bon qu’on l’espère : C’est bien assez pour votre cœur.

On court après, il prend la fuite ; Il vous échappe tous les jours. À la chasse et dans les amours Le plaisir est dans la poursuite.

Mortels, si la félicité N’est pas toujours votre partage, En ce lieu, du monde écarté. Contemplez du moins son image.