Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/36

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Prestine

Eli ! lisez moins, mon père
Et laissez-moi i)ai-ler. Dès que j"ai su le fait,
Au hou vin de rauioiir j"ai bien vile en secret
Couru tourner le robinet ;
J’en ai fait boire un coup à l’amant de Glycère :
D’amour pour toi, ma sœur, il est tout enivré
Repentant, honteux, tendre ; il va venir. Tl rosse
Le méchant Grégoire à son gré.
Et moi, qui suis un peu précoce,
J’ai pris un hon flacon de ce vin si sucré.
Et je le garde pour ma noce.

Glycère

Ma sœur, ma chère sœur, mon cœur désespéré
Se ranime par toi, reprend un nouvel être :
C’est Daphnis que je vois paraître ;
C’est Daphnis qui me rend au jour.



Scène V

Les précédents, DAPHNIS.
Daphnis

Ah ! je meurs à tes pieds et de honte et d’amour.

QUINQUE

Chantons tous cinq, en ce jour d’allégresse,
Du bon tonneau les effets merveilleux.


Prestine

Ma sœur…

Les deux pères

Mon fils…

Glycère

Mon amant…

Daphnis

Ma maîtresse…

Prestine. LES DEUX PÉRES. GLYCÈRE. DAPHNIS

,

Aimons-nous, bénissons les dieux :
Deux amants brouillés s’en aiment mieux.
Que tout nous seconde ;
Allons, courons, jetons au fond de l’eau
Ce vilain tonneau ;
Et que tout soit heureux, s’il se peut, dans le monde.