À MONSIEUR
LE DUC DE LA VALLIÈRE
GRAND FAUCONNIER DE FRANCE,
CHEVALIER DES ORDRES DU ROI, ETC., ETC.’
Monsieur le Duc,
Quoique les épîtres dédicatoires aient la réputation d’être aussi ennuyeuses qu’inutiles, souffrez pourtant que je vous offre la Sophonisbc de Mairet, corrigée par un amateur autrefois très-connu. C’est votre bien que je vous rends. Tout ce qui regarde riiistoire du théâtre vous appartient, après Thonneur que vous avez fait à la littérature française de présider à l’histoire du théâ- tre - la plus complète. Presque tous les sujets des pièces dont cette histoire parle ont été tirés de votre bibliothèque, la plus curieuse de l’Europe en ce genré. Le manuscrit de la pièce qui vous est dédiée vous manquait : il vient de M. Lantin, auteur de plusieurs poèmes singuliers qui n’ont pas été imprimés, mais que les litté- rateurs conservent dans leurs portefeuilles.
J’ai commencé par mettre ce manuscrit parmi les vôtres. Per-
1. Cette cpitre dédicatoire est suppriniije dans l’édition de Lausanne, sans doute parce que l’auteur y supposait que cette pièce était la tragédie de Mairet, refaite par M. Lantin, et que l’avertissement qui précède détruit cette supposition. (K.J — Voyez, page 34, note I.
2. La Bibliothèque du Théâtre- Français, depuis son origine, 1768, trois volumes in-8", a pour auteur L.-F.-C. Marin, aidé de Mercier de Saint-Léger, et de l’abbé Boudot. (B.)
3. Le {Catalogue de la bibliothèque du duc de La Vallière a neuf volumes, dont trois pour la première partie (1783), qui fut vendue en détail et aux enchères ; et six pour la seconde partie (1784), qui est aujourd’hui presque toute à la bibliothèque de l’Arsenal. Quelque nombreuse que fût la collection dramatique formée par le duc de La Vallière, elle est bien moins précieuse et moins complète que celle qu’a rassemblée et que possède M. de Soleinne. (B,)