Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/474

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464 JULES ci : S A a.

CIN’.NA.

Ne faisons rien sans lui.

CIMBER,

Pour nous faire approuver, ses cheveux blancs suffisent ; 11 gag ; nera des voix ; on dira que nos bras Ont été dans ce jour guidés par sa prudence : ^’otre âge, jeune encore, et notre emportement, Trouveront un appui dans sa grave vieillesse.

BRU TU s.

Non, ne m’en parlez point ; ne lui confiez rien : Il n’achève jamais ce qu’un autre commence ; Il prétend que tout vienne et dépende de lui.

CASSIUS.

Laissons donc Cicéron.

CASCA.

Il nous servirait mal.

CIMBER.

César est-il le seul que nous devions frapper !

CASSIUS.

Je crois qu’il ne faut pas qu’Antoine lui survive, 11 est trop dangereux : vous savez ses mesures ; 11 peut les pousser loin, il peut nous perdre tous : 11 faut le prévenir : que César et lui meurent.

BRUTUS.

Cette course^ aux Romains paraîtrait trop sanglante.

On nous reprocherait la colère et l’envie,

Si nous coupons la tête, et puis hachons les membres :

Car Antoine n’est rien qu’un membre de César :

Ne soyons point bouchers, mais sacrificateurs-.

Qui voulons-nous punir ? C’est l’esprit de César ;

Mais dans l’esprit d’un homme on ne voit point de sang.

Ah ! que ne pouvons-nous, en punissant cet homme,

Exterminer l’esprit sans démembrer le corps !

Hélas ! il faut qu’il meure…. généreux amis !

Frappons avec audace, et non pas avec rage ;

Faisons de la victime un plat digne des dieux,

1. Le mot course fait peut-ùtre allusion à la course des lupercales. Course signifie aussi service de plats sur table. {Note de Voltaire.)

2. Observez que c’est ici un morceau des plus admires sur le théâtre de Londres. Pope et l’évêque Warburton l’ont imprime avec des guillemets, i)our en faire mieux remarquer les beautés. Il est traduit vers pour vers avec exactitude. {Note de Voltaire.)