Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/535

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

TROISIÈME JOURNÉE. 525

HÉRACI.IUS.

Ciel, favorisez-moi !

ASTOLI’HE,

Cieux, aj cz pitié de nous !

La musique recommence, etchante : « Vive Léonide ! » On entend de l’artillerie, des tambours et des trompettes.

PHOCAS, à Héraclius et à Astolphc.

Je vous crois exaucés. J’entends de loin des trompettes, des tambours, et du canon, qui paraissent vouloir changer nos divertissements en appareil de guerre.

CINTIA, qui apparemment s’en était allée, et qui revient sur le théâtre.

Je regardais d’une vue de compassion le combat des vents et des flots, et ce gonflement passager des vagues qui se jouent en bouillonnant sur ces vastes champs verts et salés, lorsque j’ai vu de loin dans le golfe une vaste cité de navires, qui ont fait une salve en venant reconnaître le port.

PHOCAS.

C’est apparemment quelque roi voisin, feudataire de l’empire (comme ils le sont tous), qui vient nous payer les tributs.

LISIPPO.

Seigneur, en observant de plus près ces voiles enflées, je penche à croire plutôt…

PHOCAS.

Quoi ?

LISIPPO.

Que c’est la flotte du prince de Calabre, dont l’ambassadeur est venu nous menacer.

PHOCAS.

Que cette idée ne trouble point notre joie et nos divertissements. Cette flotte ne m’inspire aucune épouvante : je vais enrôler du monde ; et pendant que ces vaisseaux répéteront leur salve d’artillerie, qu’on répète nos chants d’allégresse.

LÉO-MDE.

Vous verrez que Léonide remplira les devoirs où sa naissance l’engage.

CINTIA.

Je te suis, malgré moi, avec mes gens.

Ils suivent Phocas ; Astolphc et Héraclius restent. Tous deux ensemble s’écrient : « cieux, ayez pitié de nous ! » On voit avancer la flotte de Frédéric, et on^entcud : <i A terre ! à terre ! Aux armes ! aux armes ! Guerre ! guerre ! »