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o66 MADEMOISELLE DE LA COCHONNIÈRE.

MARAUDIX.

Il faut bitMi lui passer do jurer un peu dans le triste état où il est.

LE BARON.

Il a cent lettres sur lui toutes à l’adresse du comte.

LE CHEVALIER.

C’est lui qui les a écrites.

LE BARON.

En voici une qu’il prétend que vous lui avez donnée pour moi.

ai A R A U D I X.

Elle est contrefaite.

LE BARON.

11 est tout cousu d’or et de bijoux.

LE CHEVALIER.

II les a volés.

THÉRÈSE. Voyons toutes ces merveilles ? (EUe remonte au fond.) LE BARON.

Ses domestiques sont tous autour du château, et protestent qu’ils vengeront leur maître.

il A R A u D I N.

Tse voyez-vous pas qu’il est le chef d’une troupe de voleurs ?

LE BARON.

Oui, vous avez raison, il sera pendu. C’est sans difficulté. Je me suis d’abord aperçu que ce n’était pas un homme de qualité, car il n’avait rien de mon air et de mes façons

LE CHEVALIER.

Il est vrai.

LE BARON.

Je suis bien aise de confronter ce scélérat devant vous ; j’ai donné ordre qu’on nous Tamène pour être jugé, selon les lois du royaume, par M. le bailli, que j’attends, (n remonte.)

LE OHE VALIE R, suivant le baron.

Vous voulez absolument que je parle avec cet homme-là ?

LE BARON.

Assurément.

LE CHEVALIER.

Je ne veux point me commettre avec un homme comme lui.

THERESE ramène le chevalier en scène.

Vous avez raison, monsieur le comte ; qu’avons-nous à dire à cet animal-là ? Allons-nous-en dans ma chambre, cela vaudra bien mieux.

(Elle se dirige à gauche. M""’ Barbe barre la porte, et l’empêche d’entrer.) MARAUDIN remonte près du baron.

Ma foi, je ne me soucie pas trop non plus de lui parler, et vous permettrez…

(Ils veulent tous s’en aller, mais le baron les retient.)