412 ODE III. [is]
Et le peuple abattu, que ce malheur étonne, Les cherche auprès du trône, Et ne les trouve plus^
Peuples, reconnaissez la main qui vous accable ; Ce n'est point du destin l'arrêt irrévocable, C'est le courroux des dieux, mais facile à calmer : Méritez d'être heureux, osez quitter le vice ;
C'est par ce sacrifice
Qu'on peut le désarmer.
Rome, en sages héros autrefois si fertile ; Rome, jadis des rois la terreur ou l'asile ; Rome fut vertueuse et dompta l'univers : Mais l'Orgueil et le Luxe, enfants de la Victoire,
Du comble de la gloire
L'ont mise dans les fers-.
Quoi ! verra-t-on toujours de ces tyrans serviles. Oppresseurs insolents des veuves, des pupilles, Élever des palais dans nos champs désolés? Verra-t-on cimenter leurs portiques durables
Du sang des misérables
Devant eux immolés ?
Élevés dans le sein d'une infâme avarice. Leurs enfants ont sucé le lait de l'Injustice, Et dans les tribunaux vont juger les humains : Malheur à qui, fondé sur la seule innocence,
A mis son espérance
En leurs indignes mains!
Des nobles cependant l'ambition captive S'endort entre les bras de la Mollesse oisive, Et ne porte aux combats que des corps languissants. Cédez, abandonnez à des mains plus vaillantes
Ces piques trop pesantes
Pour vos bras impuissants.
1. Le dauphin et son flls, le duc de Bourgogne et sa femme, venaient de rir tous quatre. (G. A.)
2. Variante :
La plongèrent aux fors.
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