Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/500

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i8-' ODE XVI.

��Les succès des plus grands guerriers, Et que du vainqueur du Granique Son éloquence satirique Pense avoir flétri les lauriers.

Illustres fléaux de la terre, Qui dans votre cours orageux Avez renversé par la guerre D'autres brigands moins courageux, Je vous hais ; mais je vous admire : Gardez cet éternel empire Que la gloire a sur nos esprits ; Ce sont les tyrans sans courage A qui je ne dois pour hommage Que de Fhorreur et du mépris.

Kouli-Kan ravage l'Asie, Mais en aff'rontant le trépas : Tout mortel a droit sur sa vie ; Qu'il expire sous mille bras ; Que le brave immole le brave. Le guerrier qui frappa Gustave ' Ailleurs eût rampé sous ses lois ; Et, dans ces fameuses journées Au droit du glaive destinées. Tout soldat est égal aux rois.

Mais que ce fourbe sanguinaire, De Charles-Quint l'indigne fils-. Cet hypocrite atrabilaire, Entouré d'esclaves hardis, Entre les bras de sa maîtresse Plongé dans la flatteuse ivresse De la volupté qui l'endort. Aux dangers dérobant sa tête, Envoie en cent lieux la tempête, Les fers, la discorde, et la mort :

Que Borgia, sous sa tiare

��1. Le duc (le Saxe-Lauenbourg. •2. Philippe II.

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