STANCES. 613
��Laissons à la belle jeunesse Ses folâtres emportements : Nous ne vivons que deux moments ; Qu'il en soit un pour la sagesse.
Quoi! pour toujours vous me fuyez, Tendresse, illusion, folie, Dons du ciel, qui me consoliez Des amertumes de la vie !
On meurt deux fois, je le vois bien' Cesser d'aimer et d'être aimable, C'est une mort insui)portable ; Cesser de vivre, ce n'est rien.
Ainsi je déplorais la perte Des erreurs de mes premiers ans ; Et mon àme, aux désirs ouverte, Regrettait ses égarements-.
Du ciel alors "daignant descendre, L'Amitié vint à mon secours ; Elle était peut-être aussi tendre. Mais moins vive que les Amours.
Touché de sa beauté nouvelle, Et de sa lumière éclairé. Je la suivis ; mais je pleurai De ne pouvoir plus suivre qu'elle.
��1 . Houdard de Lamotte a dit :
On meurt deux fois dans ce bas monde ; La première en perdant les faveurs de Vénus. J'ai bien moins peur de la seconde : C'est un bien quand on n'aime plus.
2. Variante :
Rappelait ses enchantements.
��Stances. 33
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