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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/533

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STANCES. Jii5

��X.

��A FRÉDÉRIC, ROI DE PRUSSE,

Pour en obtenir la grâce d'un Français détenu depuis longtemps dans les prisons de Spandau.

��(1743 1)

Génie universel, âme sensible et ferme, Grand homme, il est sous vous de malheureux mortels Mais quand à ses vertus on n"a point mis de terme, Ou en met aux tourments des plus grands criminels.

Depuis vingt ans entiers faut-il qu'on abandonne Un étranger mourant au poids affreux des fers ? Pluton punit toujours, mais Jupiter pardonna : i\"imiterez-vous plus que le dieu des enfers ?

\ oyez autour de vous les Prières tremblantes. Filles du Repentir, maîtresses des grands cœurs. S'étonner d'arroser de larmes impuissantes La généreuse main qui sécha tant de pleurs.

Ah ! pourquoi m'étaler avec magnificence Ce spectacle brillant où triomphe Titus? Pour embellir la fête égalez sa clémence. Et l'imitez en tout ; ou ne le vantez plus.

1 . Ces stances sont rapportées, mais avec quelques différences, dans les Mémoire pour servir à la Vie de M. de Voltaire. Le prisonnier de Spandau était un gentil homme franc-comtois nommé Courtilz. (B.)

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