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520 STANCES.

XIY. SLR LE LOUVRE'.

(1749)

l\Ionument imparfait de ce siècle vanté Qui sur tous les beaux-arts a fondé sa mémoire. Vous verrai-je toujours, en attestant sa gloire, Faire un juste reproche à sa postérité?

Faut-il que l'on s'indigne alors qu'on vous admire. Et que les nations qui veulent nous braver, Fières de nos défauts, soient en droit de nous dire Que nous commençons tout, pour ne rien achever ?

Mais, ô nouvel affront! quelle coupable audace- Vient encore avilir ce chef-d'œuvre divin ? Quel sujet entreprend d'occuper une place ^ Faite pour admirer les traits du souverain !

Louvre, palais pompeux dont la France s'honore ! Sois digne de Louis, ton maître et ton appui ; Sors de l'état honteux où l'univers t'abhorre. Et dans tout ton éclat montre-toi comme lui \

��4. Ces stances ont été imprimées à la page 159 de l'opuscule intitulé l'Ombre du grand Colbert, le Louvre, et la ville de Paris, dialogue (par La Fontde Saint- Yennc), 1749, in-12; et c'est cette version de 1749 qui a été reproduite jusqu'ici. L'édition de 1752 de l'Ombre du grand Colbert contient une version différente des deux dernières strophes, que j'ai adoptée ainsi que les notes qui l'accompa- gnaient. (B.)

2. On élevait alors, dans le milieu de la cour du Louvre, le bâtiment que l'on y voit aujourd'hui. {Note de Voltaire, 1752.)— Ce braiment, bâti avant 1749, fut démoli en 1756 (voyez l'Année littéraire, 175G, IV, 68). Voltaire l'appelle la maison de Moletus; je ne sais qui Voltaire désigne sous ce nom de Molctus. (B.)

3. On avait projeté, dans le plan du Louvre, de placer au milieu de la cour une statue du roi. (Note de Voltaire, 1752.)

4. Louis XV revenait alors à Paris, victorieux, triomphant, et pacifique. {Id., 1752.) — La victoire de Fontenoy est de 1745 : la paix d'Aix-la-Chapelle est du 18 oc-

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