- iO STANCES.
Ainsi je touche encor ma lyre, Qui n'obéit plus à mes doigts; Ainsi j'essaye encor ma voix Au moment même qu'elle expire.
<c Je veux dans mes derniers adieux, Disait Tibulle à son amante, Attacher mes yeux sur tes yeux\ Te presser de ma main mourante. »
Mais quand on sent qu'on va passer, Quand l'àme fuit avec la vie, A-t-on des yeux pour voir Délie, Et des mains pour la caresser?
Dans ce moment chacun oublie Tout ce qu'il a fait en santé. Quel mortel s'est jamais flatté D'un rendez-vous à l'agonie ?
Délie elle-même à son tour S'en va dans la nuit éternelle, En oubliant qu'elle fut belle. Et qu'elle a vécu pour l'amour.
Nous naissons, nous vivons, bergère. Nous mourrons sans savoir comment Chacun est parti du néant : Où va-t-il?.,. Dieu le sait, ma chère.
��1. Les vers de Tibulle sont rapportés tome VI du Théâtre, page 426.
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