Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/114

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Pierre a besoin d’une révélation particulière pour connaître que Jésus est le Christ, le fils du Dieu vivant.

Les Juifs révoltés contre la divinité de Jésus-Christ ont eu recours à toutes sortes de voies pour détruire ce grand mystère ; ils détournent le sens de leurs propres oracles, ou ne les appliquent pas au Messie ; ils prétendent que le nom de Dieu, Éloï, n’est pas particulier à la Divinité, & qu’il se donne même par les auteurs sacrés aux juges, aux magistrats, en général à ceux qui sont élevés en autorité ; ils citent en effet un très-grand nombre de passages des saintes Écritures, qui justifient cette observation, mais qui ne donnent aucune atteinte aux termes exprès des anciens oracles qui regardent le Messie.

Enfin ils prétendent que si le Sauveur, & après lui les évangélistes, les apôtres & les premiers chrétiens, appellent Jésus le fils de Dieu, ce terme auguste ne signifiait dans les temps évangéliques, autre chose que l’opposé de fils de Bélial, c’est-à-dire, homme de bien, serviteur de Dieu ; par opposition à un méchant, un homme qui ne craint point Dieu.

Si les Juifs ont contesté à Jésus-Christ la qualité de Messie & sa divinité, ils n’ont rien négligé aussi pour le rendre méprisable, pour jeter sur sa naissance, sa vie & sa mort, tout le ridicule & tout l’opprobre qu’a pu imaginer leur criminel acharnement.

De tous les ouvrages qu’a produits l’aveuglement