Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/267

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entiers à former peu-à-peu l’apotéose de Jésus, & qu’ils n’élevaient cet étonnant édifice qu’à l’exemple des payens qui avaient divinisé des mortels. D’abord, selon eux, on ne regarda Jésus que comme un homme inspiré de Dieu. Ensuite comme une créature plus parfaite que les autres. On lui donna quelque tems après une place au-dessus des anges, comme le dit St. Paul. Chaque jour ajoutait à sa grandeur. Il devint une émanation de Dieu produite dans le temps. Ce ne fut pas assez ; on le fit naître avant le temps même. Enfin on le fit Dieu consubstantiel à Dieu. Crellius, Voquelsius, Natalis Alexander, Hornebeck, ont appuyé tous ces blasphèmes par des arguments qui étonnent les sages, & qui pervertissent les faibles. Ce fut surtout Fauste Socin qui répandit les semences de cette doctrine dans l’Europe, & fur la fin du seizième siècle il s’en est peu fallu qu’il n’établit une nouvelle espèce de Christianisme. Il y en avait déjà eu plus de trois cents espèces.


FIN