Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/39

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assis sur ce trône. Ces images n’altèrent point la pureté de la religion juive, qui jamais n’employa les tableaux, les statues, les idoles, pour représenter Dieu aux yeux du peuple.

Les lettrés chinois, les Parsis, les anciens Égyptiens n’eurent point d’idoles ; mais bientôt Isis & Osiris furent figurés ; bientôt Bel à Babilone fut un gros colosse. Brama fut un monstre bizarre dans la presqu’île de l’Inde. Les Grecs surtout multiplièrent les noms des dieux, les statues & les temples ; mais en attribuant toujours la suprême puissance à leur Zeus nommé par les Latins Jupiter ; maître des dieux & des hommes. Les Romains imitèrent les Grecs. Ces peuples placèrent toujours tous les dieux dans le ciel, sans savoir ce qu’ils entendaient par le ciel & par leur Olimpe : il n’y avait pas d’apparence que ces êtres supérieurs habitassent dans les nuées, qui ne sont que de l’eau. On en avait placé d’abord sept dans les sept planètes, parmi lesquelles on comptait le soleil ; mais depuis, la demeure de tous les dieux fut l’étendue du ciel.

Les Romains eurent leurs douze grands dieux ; six mâles & six femelles, qu’ils nommèrent dii majorum gentium. Jupiter, Neptune, Apollon, Vulcain, Mars, Mercure ; Junon, Vesta, Minerve, Cérès, Vénus, Diane. Pluton fut alors oublié ; Vesta prit sa place.