Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/52

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Sans compter tes meubles, bagues & joyaux.

J’ai été beaucoup plus riche que toi, & quoique j’aie perdu une grande partie de mon bien, & que je sois malade comme toi, je n’ai point murmuré contre Dieu, comme tes amis semblent te le reprocher quelquefois.

Je ne suis point du tout content de Satan, qui pour t’induire au péché & pour te faire oublier Dieu, demande la permission de t’ôter ton bien & de te donner la gale. C’est dans cet état que les hommes ont toujours recours à la Divinité. Ce sont les gens heureux qui l’oublient. Satan ne connaissait pas assez le monde ; il s’est formé depuis ; & quand il veut s’assurer de quelqu’un, il en fait un fermier général, ou quelque chose de mieux, s’il est possible. C’est ce que notre ami Pope nous a clairement montré dans l’histoire du chevalier Balaam.

Ta femme était une impertinente, mais tes prétendus amis Éliphas natif de Théman en Arabie, Baldad de Suez, & Sophar de Nahamath étaient bien plus insupportables qu’elle. Ils t’exhortent à la patience d’une manière à impatienter le plus doux des hommes. Ils te font de longs sermons plus ennuyeux que ceux que prêche le fourbe V-e à Amsterdam, & le &c.

Il est vrai que tu ne sais ce que tu dis quand tu t’écries, mon Dieu ! Suis-je une mer ou une baleine pour avoir été enfermé par vous comme dans une prison ? mais tes amis n’en savent pas davantage quand ils te répondent, que le jonc ne peut