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être le maître dans ſa maiſon, & non pas dans celle de ſon voiſin. Une ſociété étant compoſée de pluſieurs maiſons & de pluſieurs terreins qui leur ſont attachés, il eſt contradictoire qu’un ſeul homme ſoit le maître de ces maiſons & de ces terreins : & il eſt dans la nature que chaque maître ait ſa voix pour le bien de la ſociété.

ment Monarchique par une contradiction qui n’exiſte que ſous ſa plume, & qu’il n’a pû avancer ſans ſe charger d’une fauſſeté. La ſociété eſt ſans doute compoſée de pluſieurs maiſons, de pluſieurs terreins qu’elles occupent ; mais en vertu du Gouvernement Monarchique un ſeul homme ne devient pas maître abſolu de ces maiſons, de ces terreins. Le premier Souverain d’une Monarchie c’eſt la Loi, le Roi en eſt le premier Sujet, & il régne par la Loi ; il reçoit l’autorité de Dieu ; il en uſe en Pere & non en Maître : celui-ci ſeroit un deſpote, le premier eſt un Prince digne de régner.


XLV.

Ceux qui n’ont ni terrain, ni maiſon dans cette ſociété doivent-ils y avoir leurs voix ? ils n’en ont pas plus le droit qu’un commis payé par des marchands n’en auroit à régler leur commerce. Mais ils peuvent être aſſociés ſoit pour avoir rendu des ſervices, ſoit pour avoir payé leur aſſociation.

XLV.

Et pourquoi non, s’ils ſont admis ou regardés comme membre de cette ſociété ?