ce qu’étant couché sur ton fumier, tu as dit dans ton 19e. chapitre, que tu t’en releverais quelque jour. Un malade qui espère sa guérison, n’espère pas pour cela la résurrection ; mais je veux te parler d’autres choses.
Avouë que tu étais un grand bavard, mais tes amis l’étaient davantage. On dit que tu possédais sept mille moutons, trois mille chameaux, mille bœufs & cinq cents ânesses. Je veux faire ton compte.
Sept mille moutons, à trois livres dix sous piéce, font vingt-deux mille cinq cents livres tournois, pose |
22500 liv. | |
J’évalue les trois mille chameaux, à cinquante écus piéce, |
450000 -:- | |
Mille bœufs ne peuvent être estimés l’un portant l’autre moins de |
80000 -:- | |
Et cinq cents ânesses, à vingt francs l’ânesse, |
10000 -:- | |
Le tout se monte à |
562500 -:- |
Sans compter tes meubles, bagues & joyaux.
J’ai été beaucoup plus riche que toi, & quoique j’aye perdu une grande partie de mon bien, & que je sois malade comme toi, je n’ai point murmuré contre Dieu, comme tes amis semblent te le reprocher quelquefois.
Je ne suis point du tout content de Satan, qui pour t’induire au péché & pour te faire oublier Dieu, demande la permission de t’ôter