Aller au contenu

Page:Voltaire - La Raison par alphabet, 6e édition, Cramer, 1769, tome 2.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
174
Théologien.

Chrétienne fut divisée depuis sa naissance en différens partis, et comment la société dominante traita toutes les autres d’hérétiques. Il sonda les profondeurs de la politique qui se mêla toûjours de ces querelles, et il distingua entre la politique et la sagesse, entre l’orgueil qui veut subjuguer les esprits et le désir de s’éclairer soi-même, entre le zèle et le fanatisme.

La difficulté d’arranger dans sa tête tant de choses, dont la nature est d’être confondues, & de jeter un peu de lumière sur tant de nuages, le rebuta souvent ; mais comme ces recherches étaient le devoir de son état, il s’y consacra malgré ses dégouts. Il parvint enfin à des connaissances ignorées de la plûpart de ses confrères. Plus il fut véritablement savant, plus il se défia de tout ce qu’il savait. Tandis qu’il vécut, il fut indulgent, et à sa mort il avoua qu’il avait consumé inutilement sa vie.


TIRANNIE.



On appelle tyran le Souverain qui ne connaît de loix que son caprice, qui prend le bien de ses sujets, & qui ensuite les enrôle pour aller prendre celui de ses voisins. Il n’y a point de ces tyrans-là en Europe.

On distingue la tyrannie d’un seul, & celle de plusieurs. Cette tyrannie de plusieurs serait celle d’un corps qui envahirait les droits