Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome10.djvu/219

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Dans mon profond chagrin je restai éperdu :
Je plaignais le génie, et surtout la vertu.
Ariston mon ami* survint dans mes bocages,
Que j'avais attristés par ces sombres images.
On connaît Ariston, ce philosophe humain,
Dédaignant les grandeurs qui lui tendaient la main,
De la vérité simple ami noble et fidèle ;
Son esprit réunit Euclide et Fontenelle :
Il rendit le courage à mon cœur affligé.
« Ne vois-tu pas, dit-il, que le siècle est changé ?
Va, de vaines terreurs ne doivent point t'abattre :
Quand un Sully renaît, espère un Henri Quatre. »

Ce propos ranima mes esprits languissants ;
La gaîté renoua le fil de mes vieux ans;
Et, revenant chez moi, je repris mes tablettes
Pour écrire à loisir ces rimes indiscrètes^.

les éditeurs de Kehl est Turgot, qui avait quitte le pouvoir le 11 mai 1770, quelques mois après la publication du Temps présent. (B.)

1. M. le marquis de Condorcet. (Note de Voltaire.)

2. Dans un Recueil des pièces du régiment de la Calotte, a Paris, chez J, Colomhat, 1720, petit in-12, est à la page '2tii un Brevet pour agréger le sieur Camuz-at dans le régiment de la Calotte, par Voltaire. Je ne puis croire que cette pièce, dont au reste personne n'a parle, soit de Voltaire. Dans le même recueil, page 267, est le Brevet pour agréger le sieur Arouet de Voltaire dans le régiment lie la Calotte., par Camuzat. Cette dernière pièce est dans l'édition de 1752-54 des Mémoires pour servir à Vhistoire de la Calotte, eu six volumes in-12 ; mais le Brevet pour Camuzat n'y est pas. (B).

FIN DES SATIRES.