gion que celle que je professe au mont Athos.
L’HONNÊTE HOMME. — Et moi, j’ajoute qu’étant
homme, je vous propose la religion qui convient
à tous les hommes, celle de tous les patriarches et
de tous les sages de l’antiquité, l’adoration d’un
Dieu, la justice, l’amour du prochain, l’indulgence
pour toutes les erreurs, et la bienfaisance dans toutes
les occasions de la vie. C’est cette religion, digne de
Dieu, que Dieu a gravée dans tous les cœurs ; mais
certes il n’y a pas gravé que trois font un, qu’un
morceau de pain est l’éternel, et que l’ânesse de
Balaam a parlé.
LE CALOYER. — Ne m’empêchez pas d’être caloyer.
L’HONNÊTE HOMME. — Ne m’empêchez pas
d’être honnête homme.
LE CALOYER. — Je sers Dieu selon l’usage de
mon couvent.
L’HONNÊTE HOMME. — Et moi, selon ma conscience.
Elle me dit de le craindre, d’aimer les caloyers,
les derviches, les bonzes et les talapoins, et de regarder
tous les hommes comme mes frères.
LE CALOYER. — Allez, allez, tout caloyer que
je suis, je pense comme vous.