Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/176

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Le fait d’ailleurs que les obstacles tels que le verre, frappés par les rayons cathodiques émettent une phosphorescence visible, jaune verdâtre, en même temps que des rayons de Röntgen, ne conduit-il pas à considérer ceux-ci comme faisant partie de cette même phosphorescence dont ils représenteraient l’extré mité du spectre ? Il est alors naturel de penser que d’autres phosphorescences provoquées par d’autres causes que le choc des rayons cathodiques, pourraient s’accompagner aussi d’une émission de rayons de Röntgen, en contenir aussi dans leur spectre.

On connaissait un grand nombre de corps qui, sous l’action excitatrice de la lumière, émettent une phosphorescence plus ou moins durable. Edmond Becquerel en avait étudié beaucoup et particulièrement les sels d’uranium. Henri Becquerel disposait au Muséum des produits préparés par son père et chercha s’ils émettaient des rayons de Röntgen après avoir été exposés à la lumière, s’ils devenaient capables, par exemple, d’impressionner une plaque photographique à travers un écran de papier noir. Il n’observa pas l’effet attendu, mais remarqua par hasard qu’un cristal d’azotate d’urane, sans avoir subi l’action de la lumière, pouvait agir sur la plaque photogra-