Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/186

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tales. Il voyait avec un peu d’inquiétude ébranler, grâce aux instruments forgés par lui-même, le vieil édifice de la dynamique newtonienne qu’il avait récemment encore couronné par ses admirables travaux sur le problème des trois corps et la forme d’équilibre des corps célestes. Mais si son enthousiasme était plus réfléchi que le mien, Poincaré était, comme nous tous, dominé par la fièvre d’entrer dans un monde entièrement nouveau.

Peu de temps après notre retour, il contribuait à rendre moins singulières les conséquences auxquelles aboutissait Lorentz, et montrait que la contraction de l’électron en mouvement est précisément celle qu’exige son équilibre si on suppose que la charge superficielle qu’il porte, et dont les éléments tendent à se disperser par répulsion mutuelle, est maintenue par une pression uniforme et constante de l’éther, la pression de Poincaré. Au repos, par raison de symétrie, la figure d’équilibre est sphérique ; en mouvement, les actions électrodynamiques entre les différents éléments de la charge sont modifiées ; l’équilibre entre elles et la pression constante extérieure exige que l’électron se contracte précisément de la manière indiquée par Lorentz.

L’illustre physicien hollandais avait rendu